OYOUN TRIO c'est trois amis qui partagent une passion commune: les musiques d'Istanbul, d'Asie mineure, pièces classiques et populaires de Turquie, mais aussi des chansons des grecs de Smyrne, rebetiko ancien. Certaines pièces de leur répertoire datent du XVIème siècle, d'autres sont de compositeurs plus récents jusqu'au XXème siècle, certaines anonymes. Leur point commun est le système du Maqâm.
Au ney, au tanbûr, oud ou lafta, au violon, au chant et au daf, avec la fougue de musiciens de tavernes, Oyoun trio explore les richesses de ces mélodies incroyables, remplies de mystère et de mélancolie, de groove et de danse.
L'improvisation modale "taqsim" est au coeur de cet univers musical, cherchant la liberté. Le système des Maqâm, différent de la théorie musicale occidentale, se rapproche plus du système des ragas dans la musique indienne. A un carrefour de civilisation, héritière de traditions anciennes, d'échanges séculaires entre les mondes indiens, persans, arabes et européens, la musique d'Istanbul surprend par son expressivité et sa richesse.
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A propos des musiciens et des instruments :
Frédéric Commenchal pratique divers luths comme le tanbûr, le oud ou le robab afghan. A joué avec plusieurs groupes et compagnies, toujours en lien avec la musique orientale, d'Asie mineure et d'Asie centrale, tels que Sex Drugs & Rebetiko, Sangeet quintet, Dosti et la compagnie la Tête dans le sac (marionnette de Genève). Il tient à remercier Elif Kızılhan ( luthière à Istanbul )pour la construction du tanbûr joué dans le trio.
Pour écouter ses autres projets c'est ici et là.
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Le grand tanbûr turc (ou tanbur kebir türkî ) : sa table d'harmonie d'une finesse extrême et la très grande longueur des cordes favorise une riche émission d'harmoniques. Son très long manche présente de nombreuses frettes correspondant à la micro-tonalité de la musique de cour ottomane. Il est joué à l'aide d'un plectre (mezrap) en écaille de tortue. Son interprète le plus fameux fut Tanburi Cemil Bey, compositeur stambouliote ( 1871 - 1916 ).
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Le 'oud est le luth bien connu répandu dans
tout le monde arabe ainsi qu'en Turquie et
jusqu'en Grèce, avec ses onze cordes et
son manche sans frettes.
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Le lafta (ou lavta ) est un luth populaire
typique d'Istanbul, il présente des
caractéristiques commune avec le oud
( forme proche ) et d'autres avec le tanbûr
( multiples frettes, nombre de cordes... )
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Adrienne Tschaenn a pratiqué en autodidacte la flûte traversière dans des répertoires balkaniques, puis s'est spécialisée sur le répertoire klezmer. Depuis 2013 elle étudie auprès d' Iyad Haimour, qui lui transmet l'art du ney, et la culture des maqams.
Ecouter ses autres projets : ici.
Le ney ( flûte en roseau ) répandu sous différentes formes dans tout le monde arabe, turc et jusqu'en Iran. Flûte oblique, le son est produit directement sur l’arête du roseau dans le cas du nay arabe, ou sur une sorte d'embouchure en corne de buffle ( le baspare ) pour le ney turc. Un des plus anciens instruments du monde, on en trouve des représentations dans des fresques de l'Egypte antique. Le ney s'est intégré aux orchestres et petits ensembles de musique orientale en dehors de sa fonction rituelle soufie. La technique spécifique de souffle oblique crée une palette sonore très riche et cet instrument est apprécié pour son expressivité émotionnelle.
Adrienne Tschaenn joue sur des nays arabes fabriqués par Iyad Haimour ( Lyon ) et des neys turcs fabriqués par Rifat Varol ( Istanbul ).
Vincent Bader, multi-instrumentiste improvisateur, formé à la base au piano classique à l'ENM de Colmar. S'est passionné pour les musiques traditionnelles klezmer, roumaine, grecque, arménienne. Participe à de nombreux groupes et compagnies : Ganef, Zarzavat, Yalil, La volière aux pianos, Kalarash etc...
A été initié aux musiques maqamiques par David Brossier, Iyad Haimour et Evgenios Voulgaris.
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Le violon, instrument emblématique de l'Europe, a rapidement été adopté par les orientaux et s'est diffusé aussi bien dans les musiques populaires que classiques. On peut entendre sa présence dans les enregistrements anciens du début du XXeme siècle, où il a eu tendance à supplanter les instruments à archet plus traditionnels comme le kemence. Son jeu a donc été adapté aux styles locaux et il s'est fondu dans le paysage... rebaptisé keman par les turcs et les arabes.